Des fonctionnaires désobéissants entrent en grève de la faim pour défendre les services publics

Publié le par parti-de-gauche-narbonnais

 

Isabelle-de-Leon.jpgSalariée de Pôle Emploi à Toulouse, Isabelle de Léon est la deuxième fonctionnaire en quelques jours à entrer en grève de la faim pour la défense du service public.

À quelques jours d’intervalle, une enseignante de la Manche fin septembre, et une salariée toulousaine de Pôle Emploi aujourd’hui, ont décidé d’entrer en grève de la faim pour dénoncer la destruction du service public. Sans s’être concertées, ces deux fonctionnaires qui s’opposent à la suppression de postes dans l’Éducation nationale pour l’une, à la fusion ANPE/Assedic pour l’autre, pourraient déclencher un mouvement de résistance et de désobéissance organisé susceptible de gagner l’ensemble des services publics.

C’est en tout cas le sens de « l’Appel de Toulouse » qui retentira aujourd’hui, devant la direction régionale de Pôle Emploi Midi-Pyrénées, au moment où Isabelle de Léon démarrera son jeûne. L’an dernier, cette conseillère spécialisée dans l’accompagnement des demandeurs d’emploi a refusé d’appliquer une nouvelle procédure dont l’usage acte mécaniquement, selon elle, la fusion ANPE/Assedic. Blâmée, par sa direction régionale, la fonctionnaire n’a pas cédé, obstination qui lui vaudra de comparaître devant un conseil de discipline national le 13 octobre prochain.

Prête à sacrifier son emploi

Dans un contexte d’indignation global qui a franchi l’Altlantique et s’étend désormais jusqu’au berceau du libéralisme, Isabelle de Léon, 54 ans, est prête à sacrifier son emploi – elle peut faire l’objet d’une mesure de licenciement – et sa santé sur l’autel du service public. « Je ne mettrai pas ma vie en danger », avertit toutefois la conseillère, dont le jeûne doit déclencher, espère-t-elle, « une prise conscience collective, un mouvement de résistance organisé en faveur de la sauvegarde du service public. Aujourd’hui, observe Isabelle de Léon, la fonction publique livre un combat désordonné et sporadique pour sa propre survie. Dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’énergie, du social, chacun se bat dans son coin, sans aucune stratégie d’ensemble. Or, depuis que je suis moi-même en lutte, j’ai pu constater que nous nous heurtions tous aux mêmes problématiques. Il est clair que face à une logique de démantèlement programmé du service public et de transfert de compétences au privé, nous devons opposer une riposte concertée dans laquelle se retrouveraient fonctionnaires et usagers attachés à un service public de qualité », suggère la salariée de Pôle Emploi, synthèse de l’ANPE et de l’Assedic qui, selon elle, ne fonctionne pas.

Aujourd’hui à midi, Isabelle de Léon installera donc un abri mobile devant la direction régionale de Pôle Emploi Midi-Pyrénées dans lequel elle accomplira sa grève de la faim et qui pourrait constituer le point de départ d’un « front de défense du service public ». D’ores et déjà, CnR 31, Collectif de Défense des Services Publics Castelnaudary Lauragais, Collectif Résistance à la délation-31, Comité de Résistance Social, Convergence nationale des services publics, Coordination des Intermittent-es et Précaires Midi-Pyrénées (CIP-MP), GREF 31, Réseau des enseignants-désobéisseurs du 31, Réseau Emploi Formation Insertion, Robin des Bois de l’énergie 31, syndicats Pôle Emploi Midi-Pyrénées : CGT, SNU FSU, Solidaires Sud Emploi, Syndicat National des Chercheurs Scientifiques SNCS-FSU section Midi-Pyrénées et Sud santé-sociaux 31, ont signé « l’Appel de Toulouse ».

Source : La Dépèche

 

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